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Méduse

Méduse

Que disent les serpents de ta tête, Méduse

sur le noir de pierre

de tes yeux

le sang de blessures anciennes

tapit ta bouche

grotte-cri toujours ouverte

 

Ils crachent l’air et le déchirent

Méduse au visage souffrant

la haine en toi que rien n’apaise

palpite

se tord

hurle à la terre

ce besoin fou d’empierrer l’âme

du vivant

 

Que disent les serpents de ta tête, Méduse

au guerrier devant son reflet

contemplant son propre visage

pour t’éviter

avant le cri

juste avant

qui tranche de sa lame froide

ton cou ployant ?

 

Pégase, 

jailli de ta coupure

le ciel frappé de son sabot

des rivières plein sa crinière

avance

dans un long frisson sur les eaux

le chant des hommes à plein naseaux

et son galop sur la nuit fière

résonne

 

 

mais les cheveux de ta colère

rougis au sang du bleu chaos

le reflet mouvant, le métal

ton cri couronné de serpents

il n’oublie rien,

les porte aux flancs,

le cheval aux ailes nocturnes,

père des sources,

ton enfant…

 

Que disent les serpents de ta tête, Méduse

que sifflent-ils au bleu chaos ?

ta beauté

car tu étais belle

l’affront d’un dieu

le sang

la honte

ta tête dans une main

qui les tient

en pressant des doigts

poissés de ton sang de mortelle

 

fuit le blanc galop qui s’éteint

vers la lumière

puis

plus rien.

 

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A
Quel poème puissant, de haine et de chaos, ou plutôt, questionnant ce passage si voilent du chaos au galop, de la Méduse à Pégase ! Où es-tu ? Dans Méduse ou Pégase ?
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