Le sommeil, château imprenable, coquette qui se refuse.
Les pensées traversières
D’un mur l’autre habitent là un moment, et volent sans brise
Vers l’envers de tout.
La petite fille blonde azurée d’un sourire,
croisée un instant dans une ville au sud
et qui me regarde comme si elle me savait
depuis plus longtemps que moi.
Le papillon dormant
Frémit dans son sommeil
Sillon dans l’air
Le murmure de l’eau juste sous ses ailes.
Si fragile qu’il en devient plus transparent qu’elle, dans sa blancheur malade.
Papillon, petite mariée aux manches trop larges, ou alors avec deux voiles.
Les noirceurs dont on a honte comme des rebuts.
Cailloux souillés des boues du fleuve
qu’on retrouve heurtant les rivages, blessant les pieds.
Elles battent sous les paupières qui se froissent en battements muets
Là-bas loin, dans mon ailleurs refuge, ils disent qu’on parpelège.
Vient au souffle un manque puissant, celui du relief, de la couleur.
Le fouet du sang absent
Les cris relégués, les aspérités bues.
Tout glisse alors sur cette eau de givre et la surface n’a plus de voix, plus d’appel.
Des cendres.
Elles palpitent dans les ténèbres.
Mais ce vol de papillon des cendres
C’est encore la vie.
L’araignée du mensonge, en ce monde
Tisse et se prend elle-même
Dans ses propres mailles
Commence alors l’auto-dévoration.
Mon âme papillon rougit la fleur d’éveil
Elle parpelège.