J’aime quand la lumière s’harlequine et tombe ses larmes universelles sur une pierre foulée de prières.
Ce chant qui sort des silences serrés, croyants ou non, parce qu’un seuil est franchi et que l’autre côté n’est que Différence.
Il y a du sourire dans les points lumineux, des miettes de saison qui passent, une attente sereine, un court instant de vol où la mort ne se craint plus. Ce qui guide la main du tailleur de pierre, son meilleur outil, est la transmission. Pas n’importe laquelle : l’appel vers l’éternité, ce qui soudain en nous se tait et nous rend immortel entre deux bascules, deux battements de paupières, deux toiles multipliées en surimpression.
Croyons, ne croyons pas, qu’importe.
Qu’une lumière se pose et traverse un vitrail, et nous voilà pris sous le filet des voûtes et la paix des visages, l’or des courbes et le ruisseau de murmures qui monte en résonance. Voilà le vrai Cantique, il s’élève depuis les paumes tendues pour montrer la beauté, la vivante immobilité.
Le silence, bien sûr, celui propre aux églises se froisse au portail, rebondit sur le tympan, fait grincer les portes. C’est un silence orné, apaisé aussi. La douceur des plis d’une robe de sainte, la pierre transparente d’un baptistère, une tache d’or sur une couleur passée, un fantôme de fresque...
et ce mutisme habité prend soudain la grâce d’un pardon.