Désorientable
À merci
La ligne de suite est sans fin
Elle trace
Quelle émergence au coeur de nuit, quelle fraction, je ne sais pas.
J'en compte un si grand nombre
Alors que je n'ai pas encore vieilli.
La route me dévore, elle ne m'attend plus.
Le temps est l'ennemi, il va plus vite que nous, plus vite que la route elle-même.
Nommez vous, vous qui m'oubliez.
C'est sur le sang des hommes que je marche
Mes pas n'absorbent rien, sauf mon propre cri.
Le vent ne renvoie rien
Mes cheveux ne dansent pas sous sa main.
Ma voix ne transmet rien
Les chants qu'elle a nourris n'ont plus de corps.
Je souffre et cela prend du temps.
Nommez vous , vous qui m'oubliez
Dormir est une île
Comme la satiété
Comme la tiédeur
Comme un sourire hors mépris.
La terre que j'ai quittée ne prononcera plus mon nom
Nommez vous , vous qui m'oubliez
Mon enfance est trop vieille pour vous.