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Lou la Louve

 

Lou la Louve a quelques amants

Elle les aime, elle leur ment

 

L'Un avait le regard limpide et un sourire-oiseau, un sourire à faire pousser des ailes à celui qui le reçoit. Elle l'avait eu à force de le vouloir. Toutes les filles le voulaient. Il avait bien fallu attendre. Ça ne la gênait pas.

Pour lui elle portait souvent un bustier couleur ivoire, avec des perles minuscules, une dentelle dont le blanc ajouré dessinait sur sa peau des volutes qu'il suivait des lèvres, doucement, au tout début, juste avant de baisser le satin un peu sèchement, pour happer le téton de sa bouche légère. Tout ce qui suivait après était d'une douceur à peine supportable, au point que son cri jaillissait sans qu'elle le veuille

L'Un, c'était le plaisir pur, celui qui vous porte jusqu'à la folie, parce qu'il dure.

 

Lou la Louve a quelques amants

Elle les aime, elle leur ment.

L'Autre parlait peu; elle l'avait eu comme on trébuche, un soir de silence trop lourd de l'Un, qu'elle ne connaissait plus. Elle fut surprise de son attente à lui, insoupçonnée. Surprise aussi de son avidité, qui lui fit enlever sans vraiment y songer une guêpière gris perle qu'elle portait juste pour elle. Elle aimait en s'habillant sentir la souplesse des bas ployer un peu à l'accroche du porte-jarretelles. Le carré de chair visible entre la lisière et l'attache se nacrait avec insolence de la soie du reste. L'Autre avait tout ôté avec avidité : prise sous sa jupe, sans fioritures. Au retour, l'un des bas ne tenait plus qu'à peine, elle gardait l'attache cassée dans sa main.

Comme une relique ?

Lou la Louve a trop d'amants

Elle les aime, elle leur ment.

Troisième était si timide que le vouloir n'avait pas suffi. La peur gomma la première fois qui n'eut pas lieu ; ils rirent beaucoup pour qu'il oublie un sexe qui ne lui obéissait pas. Cela le rassura, sans doute, et l'amour put être fait bientôt, car elle ne lui montra jamais sa peur à elle pour qu'il ignore la sienne, à lui.

Pour lui elle portait souvent du blanc auquel sa transparence enlevait une grande part d'innocence. Troisième la lavait de l'éloignement de l'Un, comme de la voracité de l'Autre.

Lou la Louve a beaucoup d'amants

Elle les aime, elle leur ment.

 

Quelque chose, pourtant battait, une fêlure sournoise, un sentiment de vide pesant jusqu'à la morsure.

Plus on l'aimait, moins elle s'aimait, elle.

Parfois elle ouvrait son tiroir où dormaient les dentelles et le satin de soie, elle les frôlait avec douceur et cet effleurement réveillait l'ivoire des caresses.

 

Lou la Louve a beaucoup d'amants

Elle les aime, elle leur ment.

 

Un jour elle les quitta, pleurant du mal fait, écrasée sous le prix de sa liberté. Mais c'était aussi celui de sa propre estime.

Plus tard, Il vint. Il savait le nom des arbres, la douceur et l'avidité, posait sur la beauté du monde un regard qui ne mentait pas. Comme tous les jardiniers, il savait attendre. Il attendit.

Ils firent l'amour conscients qu'ils s'étaient reconnus avant de se connaître. Elle portait du bleu sous ses vêtements. Elle songea bien plus tard qu'il existait une frénésie douce,  la vivait de plein fouet et elle aimait cela.

 

Lou la Louve n'a plus qu'un amant.

Elle l'aime, plus de tourment.

 

Combien de temps ?

 

 

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A
ça fait un sacrée bout de temps que je ne t'avais pas lu depuis ma séparation brutal d'avec "télémerdier" ces imbéciles juste bon a donner le programme de l'audiovisuelle !!!<br /> Le manque , l'envie, le hasard, enfin je retrouve ton écrit, ta louve est toujours la et c'est bon, oui c'est bon !!!
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L
Lou était une fleur fragile, froissée aux souffles des baisers, avait besoin de s'étayer avant que sa beauté ne se fane ...
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M
La qualité plutôt que la quantité ! Tout le monde y trouve son compte.<br /> Beau texte sur la diversité des sentiments, des sensations plutôt, et la quête du presque parfait.
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J
Mais rien mon Castor. Rien.
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C
Un jardinier qui vous laboure et vous cultive, que demander de mieux ?
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S
J'en ai compté quatre: à ment! Qu'importe, seule compte, la vérité du mo-ment.<br /> PS: Bravo pour le Ment-digliani..
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J
C'est comme les évangiles. Il paraît que le tout meilleur, c'est le cinquième.
N
Nous sommes multiples et nous cherchons l'unité. Nous sommes un et ne savons pas jusqu'à quand ni jusqu'où. Comme cet érotisme léger des guêpières et des bustiers me séduit ! Et ton texte me fait penser à deux films que j'ai vus récemment: "Mademoiselle" pour les corsets et les sous-vêtements et "Les beaux jours d'Aranjuez" pour le manque d'estime qu'a la femme pour elle-même d'ainsi (se) mentir... Peut-être que la solution serait de rencontrer enfin... Une amante, tellement celle-ci semble aimer ses propres sous-vêtements... Je crois que je me suis identifié au troisième, le timide, je suis plutôt ce genre. Et la femme qui parle dans "Les beaux jours d'Aranjuez" (et ce qu'elle dit sur son désir m'a paru très très juste et très beau) dit bien qu'aucun des hommes qu'elle a aimés n'avait le regard prédateur. Ton texte est comme... Un poème, me semble-t-il, un poème érotique à effeuiller lentement.
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