La divine parenthèse entre l'immense et le regard, notre œil-papillon de nuit attiré par la lumière, tandis que l'œil du dedans en curieux incontrôlable va chercher l'inconnu, la parole muette, au cœur du noir.
Un or caché, une soie, la perfection des plis, le tout masqué à demi par deux panneaux embellis de reflets. En cet ici et maintenant, quoi penser de cette harmonie ? De l'ordre choisi du tissu, des broderies devinées, des vitres-miroirs, où va la plus grande part de beauté ?
Il faut cesser d'y réfléchir pour le savoir.
Gardons le regard nu, et le voyage aura lieu.
Camphrier. Arbre omniprésent, sacralisé au point qu'on se refuse à le voir mourir. Celui-ci est posé à l'entrée d'un temple, où en haut nous attend une déité chère à mon coeur, kannon, l'Infinie Compassion.
Est-ce pour les murmures incessants qui montent à ses oreilles, le triste chant du monde bien enroué d'horreurs, la supplique éternelle du "prends pitié" déclinée dans bien des langues envers les mille visages de ce qui n'a pas de nom ?
Juste avant le portail, juste avant de fouler le sol, poser pas après pas son besoin de pardon sur la colline, juste avant, un silence vrillé dans l'air, une pénombre d'écorce.
Une vie sourde, tordue.
Juste avant, il y a le cri de l'arbre.
Mais pas seulement. Plus tard, ailleurs...
Un jardin, encore.
Une jeunesse de sève au port de danseuse .
Non, les arbres ne souffrent pas toujours.
La phrase encadrée d'orange est tirée du recueil de poésie d'André CAMPOS-RODRIGUEZ
Pour que s'élève CE QUI N'A PAS DE NOM
L'ardent pays
Celle du volet 1 : extrait du livre d'Alain NOUVEL
Au nom du nord, du sud de l'est et de l'ouest
Editions des Lisières