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Les âmes nues

Les âmes nues

Quel Nom traverse au loin les pierres ?

Entre le bord hurlant et l’imprononcé des prières, la fragilité d’un seuil.

Entre les haillons du paraître et l’aube des âmes nues dans leur dépouillement, un appel sous les arches parées de résonances.

Entre la vie supposée et le chant qui s’élève, le tissé de voix d’hommes liées à une Présence dont l’absence nous est douleur y compris quand on veut l’ignorer.

La vie ici balance sur l’écho d’un tremblement, un sourire, une tête qui s’incline, une musique ancienne, un livre. Tout est gisant dans la lenteur du geste, les pas en survivance.

La lumière coule du vitrail, le silence habité ruisselle.

Entre ce monde où se tient quelques longues minutes mon corps étranger sous la nef, et celui auquel j’appartiens, une parenthèse happée, une union brève, une fusion. Cela même que je brode à l’envers pour que jamais cette paix, ce silence, ces voix ni cette lenteur n’oublient un temps de vie humaine, le mien, qui restera ici où que je sois.

Du dehors venaient la neige et l’hiver, portant haut la note pure de la cloche qui cisaillait l’immobilité des choses.

 

Le froid tranquille ne brûlait pas les doigts.

 

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C
Vous orchestrez intimement des profondeurs et j'aime.
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B
Face à l'immobilité, on se sent tout petit, parfois... quelque chose résonne à l'intérieur, une prière, où que l'on soit. Merci pour ce très beau poème !
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E
Tu délivres l'ivresse du tonnelet du Saint Bernard.
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B
comme il est dommage que ceux là même qui devraient dire ces mots pour nous faire voir plus grand, plus haut, nous rabâchent de vieilles antiennes sans âme. Tu nous donnerais l'envie de prier. C'est très beau aussi ce que te répond Nouvel.
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N
Merci pour ces mots tout empreints de silence et d'élan vers. Je ne dirai pas vers où, ton texte ne le dit pas non plus. Mais merci de nous avoir offert l'hiver au printemps, la Chartreuse parmi nos basses altitudes, merci de nous avoir permis l'élévation. Et le blanc si gris de la neige éternelle.
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