Blancs sont les mots gisants dans vos lèvres fermées. Blanc le tissu qu’on devine léger à la pulpe des doigts, comme vos contours émergeant de l’obscur en un demi-sourire hurlant l’immensité de vos secrets.
La douceur met vos mystères dans la clarté des choses, mais sans clé.
Comme elle est opaque et pure, cette transparence ; comme elle ment, comme elle avoue…
Vous êtes droite, si frêle dans votre absence de nom au cœur du territoire où se terrent les couleurs, ce blanc que vous portez comme le deuil des reines.
Blanc est un ventre fécond et le tombeau de tout ce qui doit renaître. Comme la neige, comme les draps.
Dormez ces silences immaculés vers qui se portent les regards. Chaque œil posé sur vous repeint une histoire qui lui ressemble. Chaque spectateur vous redessine, voleur-voyeur impénitent, vorace, incapable de rendre.
Dormez, belle éveillée.