Se taise enfin la terre sous le pied nu
La brûlure du regard blessé de rayons durs
L'orage écartelé
Quand on voudrait l'épure
L'ange hurleur
posé sur les seuils endormis
Les serpents de la peur aux charges des fusils
Se taisent enfin les mille morts des arbres
Dans ces forêts de sève-sang
Où les troncs empilés verdissent pour l'honneur
Se taise la douleur des aimés
Qui fait de nous des sacs
Impropres à consoler
Se taise cette vie-là dévoratrice
Et que la paix
Brille dans la lenteur, au bout des doigts
Rêve par rêve
Qu'elle prenne dans les sentiers
Toute la place.