L’heure incertaine ou l’obscur joue à perdre contre l’aube.
Il faut dire pour coiffer un silence au poteau. Même ainsi je ne suis pas sûre qu’il meure.
Dire la nuit des choses comme une mort dont on s’éveille, le têtu à vivre, les silences glissés dans les chants d’oiseaux. L’aube grosse de tous les crépuscules de la terre, la lettre écrite du corps à l’âme « Mon amour, séparons-nous, même si je sais que de nous deux c’est toi qui t’enfuiras. »
Dire l’étoile-océan qui marche sur le ciel, masquée de plein jour.
Dire le quand même de sa beauté.
Dire le poids de l’autrement dans les regards pluriels.
Dire enfin cet hors limite de soi comme une répudiation, pour trouver, là, tout au fond, le point exact du reniement.
L’aube, cet arrêt du cœur, ce repos. Juste une île qui n’enfante que la lumière dont elle prend un peu de part.
Hêméra esti.