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Hêméra esti

 

L’heure incertaine ou l’obscur joue à perdre contre l’aube.

Il faut dire pour coiffer un silence au poteau. Même ainsi je ne suis pas sûre qu’il meure.

Dire la nuit des choses comme une mort dont on s’éveille, le têtu à vivre, les silences glissés dans les chants d’oiseaux. L’aube grosse de tous les crépuscules de la terre, la lettre écrite du corps à l’âme « Mon amour, séparons-nous, même si je sais que de nous deux c’est toi qui t’enfuiras. »

Dire l’étoile-océan qui marche sur le ciel, masquée de plein jour.

Dire le quand même de sa beauté.

Dire le poids de l’autrement dans les regards pluriels.

Dire enfin cet hors limite de soi comme une répudiation, pour trouver, là, tout au fond, le point exact du reniement.

L’aube, cet arrêt du cœur, ce repos.  Juste une île qui n’enfante que la lumière dont elle prend un peu de part.

Hêméra esti.

 

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A
J'aime laube et tes mots pour la dire. Et ce pays Sud-Est qui parle une langue d'aube. Une de ces langues anciennes que des têtes blondes ne cessent de rajeunir.
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E
C'est l'heure où Joëlle règle son compte aux silences mordorés. ( oh, que je suis content de celle-ci!!!)
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B
et dire comme tes mots nous montrent l'heure qu'il fait.<br /> Et dire que c'est toi, oui toi, qui les as éclairés.
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C
Ce n'est pas l'aube seulement (sa lente, indicible bascule) qu'en vous lisant je sens poindre. <br /> C'est la fin de la nuit des mots.Vous les réenchantez à syllabes posées douces.<br /> Ils murmurent la secrète avancée de leur jour. Ou plutôt font-ils jour peu à peu.<br /> Oui, déjà, chez qui les entendant ne veut pas s'en déprendre. <br /> Cl
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J
Merci à vous, pour ce très bel écho.