Un jour la bouche rendit un bruit de caillou. Les larmes avaient fui ailleurs, plus assez de force pour monter aux yeux. La main posée sur la poitrine ne recevait que du vide, rien ne battait. Sauf ces craquelures, les cendres mêlées à la terre, du sang dans les ravines, sur les herbes pâles, partout ailleurs que sous la peau.
Faire semblant, parler avec une voix en papier de verre, sombrer quand personne ne voyait. Celer les ténèbres, parer d’oripeaux une vie calcinée, un cri suivi de pleins d’autres, leurs échos sous les cheveux même dans le sommeil.
Quel sommeil ?
Un palimpseste qui remue.
De cette âme perfectible où l’enfance riait encore ne subsistaient que les ratures. Un point sans chaussures. Quelque chose en permanence vaguant dans les profondeurs. Rien à comprendre du brouillard. Sauf un parfum lourd d’équarrissage.
Le froid.
Il faut du temps pour apprendre le pas. Le tango du pardon ne s’acquiert pas tout de suite.
Ce chien de nuit est un renard.