Un vent à décorner les boeufs,<br />
un matin à défroisser le temps,<br />
aux heures qui défilent<br />
sans qu'on s'en aperçoive,<br />
si ce n'est par la lumière .<br />
<br />
On l'observe qui papillonne,<br />
filtre entre le fardeau des nuées <br />
et s'accroche comme elle le peut<br />
aux bonheurs diffractés.<br />
<br />
C'est en fonction des moments du jour,<br />
qui se nourrissent des collines,<br />
des pins serrés les uns contre les autres,<br />
des rochers du causse .<br />
<br />
Ils pointent, survivants d'anciens combats,<br />
de séismes et d'éboulements,<br />
et leur ombre est une parenthèse<br />
qui s'oppose au fleuve d'or solaire.<br />
<br />
Sans aller jusqu'à la nuit,<br />
je reste à mon poste,<br />
la fenêtre ouverte,<br />
et je sais le tourbillon des hirondelles,<br />
<br />
l'odeur doucement amère de la pluie<br />
qui n'oublie pas d'accompagner<br />
le chant du regard et de rafraîchir les pentes,<br />
dans le manteau de brume<br />
qui gomme les détails.<br />
<br />
On croirait que le paysage se transforme<br />
selon la fantaisie d'un peintre<br />
qui hésite à fixer les couleurs<br />
pour leur insuffler de subtiles variations :<br />
mues lentes que même un photographe<br />
ne pourrait pas saisir.<br />
<br />
RC
Oh, merci, mais pense à te nourrir, hein , te laisse pas engluer ;-) Merci Tanguy.
C
Clément G. Second
11/05/2019 09:44
Tout ************************ Cl.<br />
<br />
...De ces longueurs de temps à la fenêtre ouverte <br />
(...)<br />
Nombre de fois si grand pour la rare occurrence <br />
Où le regard coïncide avec soi, où l'on <br />
Voit vraiment, voir, le flot qui est de la beauté <br />
L'enveloppante intensité, aussi légère<br />
Qu'une plume de rien par grâce balancée<br />
Là où l'on est ce jour : à la fenêtre ouverte,<br />
Sans rien toucher que l'air, sans voir mais contempler<br />
De tous ses yeux de tout le reste, une merveille.