Dans les nuits près de toi je veux traquer l'aurore
Nous deux les yeux ouverts au nord de son plain-chant
Le sommeil est trop loin pour écraser le corps
Les ruisseaux sont la plaie le gouffre et l’océan
Je te retrouverai où que soit ton empreinte
Je ne te perdrai pas même si tu le veux
Tu seras là au plus près de ma douceur lente
L’un sans l’autre jamais sauf si le fil se brise
Nous deux ce poing ferré formé de nos deux mains
Toi mon eau-forte, mon portrait à la sanguine
Sorti tout droit de mes artères, ma fleur de peau
Toi mon chemin de courbe au plus près de la mer
Mon appel au grand vent, mon rêve, mon appeau
Je te retrouverai au plus loin qu’on se perde
Regarde sur mon corps les marques, c’est ta main
Qui a gravé le sillon dur, nos noms mêlés
L’être que tu as fait de moi scintille ici
Ce sable sous tes pas c’est moi en mille grains
Que tu répandras sous les eaux de ton visage
Je t’aimerai comme on aime à mort, et sans partage
Jusqu’à l’écorce, jusqu’à l’arbre, jusqu’au sel
Jusqu’au vent éperdu jusqu’à la joie immense
Jusqu’à ton rire feu, jusqu’à ton regard ciel.