Station d’essence, sommeils amputés
chaque voiture sa silhouette
le chemin su par cœur
au point qu’on ne le voit pas
on roule
on ne roule plus
voitures morses, le long ruban
point, trait, point le lent écoulement
galop de chien après les ombres
dans les habitacles
des sauvages ployés
journalière soumission
les coffres remplis d’océan
pare-brise
criblé de gouttes
efface, laisse, efface
broyées par l’essuie-glace
qui ne compte jamais les morts
De quel désert sommes-nous les dunes ?