Dernière pluie
Une rue banale poudrée de pluie
qui broie les joues
dépose sur le trottoir brûlé
une sclérose en flaques
une odeur de goudron
monte en petite fumée
s’ensuit un pressentiment d’automne
dans les voix resserrées
les corps penchés maladroits
moins d’espace entre eux et l’air
plus de vestes
la tristesse passe en talons plats
soudain, une petite auréolée d’indifférence
- la fraîcheur, ça change quoi ?
explose une mare nouvelle-née
de la dernière averse
en sautant à pieds chaussés de neufs
bien joints
la mère n’a pas le temps de crier
de toute façon
s’en fout la flotte
la rebelle aux joues rosies
ne lui en laisse pas le loisir.
Elle rit tellement fort…