La lune blanche parle à la nuit
une nuit belle comme le jour
l’oiseleur a mis l’ange en cage
alourdi d’inutile envol
Le porteur d’ailes mâche et remâche
la valeur déceptive
d'une langue pétrifiée.
En bas la pluie vernit les toits
avec une douceur d’avril.
La musique fredonne
dans le têtu des éclats.
Grêle d’eau, comptine grelot
ça sonne tendre, la douleur
qui pourtant dépose
sur les choses
son froid de couteau
et l’eau du ciel
sur la brûlure.
Peut-être est-ce une oiseleuse
suivant son chemin de proie
la cage au milieu de l'espace
pour qu’on le voie d’où qu’on regarde.
La nuit blanche parle à la lune
la lune belle comme la nuit
plurielle de ses secrets
enfouie sous les nuages peintres.
Tant de mots pour montrer qu’on se tait.