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La touche étoile

Dessin de Ryko Marty.

Dessin de Ryko Marty.

Avec quelle aiguille écrit-on un livre d'heures ? La petite ou  la grande ? Prendre le temps de bien y réfléchir.

Faire le tri dans mes contacts, mais ne pas rayer le baiser : celui là, je l'aime vraiment.
Pour cela, appuyer sur la touche "deux".

S'offrir un désincarnet:  petit cahier précieux sur lequel ne figureraient que les non-dits.

Cesser d'être accroc. Me réparer, vite fait.

Ne pas tricher, être soi-même, oui, oui, et ainsi ne plus t'échapper, ne plus avoir un atome, un cil, une miette de ce corps, de cette âme, qui ne t'appartienne. Je veux en rêver, mais en rêver seulement. La transparence,  rien n'est plus trouble.

Penser à recoudre les trous du ciel. Ces nuages dépenaillés que chatouillent les antennes, ça fait désordre. Est-ce qu'on les traverse, ces trous, quand on meurt ? L'immortalité à ceux qui savent faire un ourlet ? Pas juste.
Bon, bon, d'accord. Apprendre à coudre, on ne sait jamais.
Sinon, presser la touche "bis" ?

Cruauté. Quand on met des fleurs coupées - donc arrachées à leur famille - dans un vase, on les recueille. Vertige de  fleur. Peut-être veulent-elles donner des nouvelles ? "Prête moi une feuille, c'est pour écrire..."

Tu pars, ton absence est plus lourde que toi.
Mets-la au régime : reviens.
Et puis, quand tu me manques trop, j'appuie sur la touche "entrée".

Défaire l'amour prend un temps fou,  le faire, par contre... surtout l'année du Lapin.

Changer le nom des couleurs: bleu véronèse, vert azur, jaune majorelle, gris vermillon.
Je rêve d'une nuit qui ne serait que lumière, qu'on ne pourrait pas appeler jour. Un demain suspendu, un sourire immense dans le noir éblouissant.

J'y suis.
J'ai appuyé sur la touche "étoile".


 

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A
Avec toi, c'est toujours la "touche étoile"...<br /> Ce poème est vraiment très beau, très "TOI", il parle en dérapant, il dérape en parlant, il parle d'ici et d'ailleurs à la fois, en même temps de ceci et de cela. Et avec quel tact. Tic tact. Ne rien rayer, ni le disque ni le baiser, ni le temps. Tu as le chic d'avoir comme un érotisme diffus de tout, tout se met à dé-sirer quand tu le dis. ... "ne plus avoir un atome, un cil, une miette de ce corps, de cette âme, qui ne t'appartienne" ...
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H
C'est excellent :) J'adooooore :)<br /> Un recueil ! un recueil ! un recueil !<br /> Un très grand merci Joëlle.
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