Sur l’herbe inégale vague un secret de ruines
toujours enceintes du passé
d’où monte
quelle que soit la lumière
ou l’ardeur d’une saison
la trace des langues perdues
celle des promesses oubliées
dont parfois
bien cachées
la griffe entame le blanc des pierres
en initiales
où git l’amour qui a taillé
ainsi le vieux mur écroulé ?
où se tiennent les bras défaits
à d’autres tenus
ou trop libres ?
Où sont vos rêves
enfants partis
battant sur votre liberté
ou juste lourds des impossibles ?
Qu’elle pèse, cette vacuité
lourde sous l’herbe couchée
qui ne dit rien
jamais
de l’assassin qui l’a foulée.