Une voix entendue effaçant la distance
Le bruit un peu marin des arbres sous le vent
Les souvenirs heureux qui gagnent la bataille
L’amitié dans le rubis dansant d’un verre
Un livre aimé, un feu qui flambe son poème
La guitare et la voix tant que je peux encore
La musique entendue dans une maison calme
La force des oiseaux chantant sur le malheur
La fumée, qui frise les toits aux feux d’hiver
L’ourlet du crépuscule en diagonale rousse
La nature, mal coiffée à l’heure oblique
Une feuille tombée couturée de vieillesse
L’incertitude repoussée, pour une fois
Malgré l’insoumission des doutes qui s’obstinent
Ce rêve doux de lèvres nouvelles, d’espoir timide
Le cadeau d’un chevreuil, son envolée d’un saut
La main d’un tout petit autour de mon index
Se draper d’un sourire en toute gratitude
Et casser le barbare indestructible, enfin.