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La nuit en couleurs

Putain d'ange

Joëlle Pétillot #Trousse-chemise
Putain d'ange

L’humanité qui boite au mur

Appuie ses rêves en haillons

Sur le béant de ses blessures

J’aimais

Hommes touchants de mésusage

Toucher

En fée des chapardages

Vos corps tendus

Vos mains-carnages

Je happais depuis la fenêtre

Où je guettais

Vos pas-sonnettes

Votre montée vers mon étage

J’aimais

Ombres de maris ô marins

Voguer

Sur l’ombre de vos reins

Mes bras dressés

En étendard

Déplier loin votre regard

J’aimais

Mordre dedans vos solitudes

Clouer le rouge sang des lèvres

A l’ourlet

De vos phrases blêmes

Vos râles froissés comme un drap

Entre mes cuisses de combat

Sous ma peau

Mes muscles de chèvre

J’aimais

Oui j’aimais tout cela

Reine pute dans la lumière

Guettant vos cris sous ma crinière

J’aimais

Vos morsures

Vos entraves

Vos lâchetés

Mes rats de cave

Vos larmes sans enfance, o gué

Et ce poignard

Que je cachais

Pour vous épingler de sa lame

Pour recueillir en un baiser

Le tout dernier

Rebond

De l’âme

Vos agonies

Superposées.

 

Inventaire

Joëlle Pétillot #poésimages
Inventaire

Ici les barques, là les bouées.

Ici les gilets, là les rames.

Ici ce qui va nous sauver, à moins qu’au cœur de nous se trame l’idée de tout abandonner…

Ici les bouées, là les barques, les rames pour nous emporter,

Mais où ? Vers quel drame ? Vers quelle île d’éternité ?

Quand la solitude ricane, envers et contre la marée

malgré cette vie qui s’entête,

cette survie

du naufragé.

Ici les bouées, là les rames,

et ces paroles étouffées,

ces gilets posés sur l’épaule, qui font la peur plus accrochée,

et même si ce froid renonce,

si la vague porteuse de mort soulevait des ressuscités

Ici la barque,

Là les rames

Moi je t’appellerais encore

Vivant malgré moi, malgré elle,

Je crierais sur le vent ton nom

Vivant sauvé

Par les bateaux,

Par les rames,

Par les barques

Par les gilets

Je crierai sur le vent ton nom

La solitude en bandoulière

Sorti du gouffre sans mes ailes

Ici les barques

Là les rames

Perdant sans fin ma vie sauvée

Et la perdant à te chercher.

Le vin des vagues

Joëlle Pétillot #poésimages

Serpent-chagrin

Joëlle Pétillot #poésimages

Les cailloux des rivages

Joëlle Pétillot #poésimages

Les cailloux des rivages dessinent une ombre dans l'eau.

Un palais de mosaïque, poème en prose minérale, et la musique de la terre

crie tout autour ; celle-là même qu'on ignore, la musique des berceaux.

 

Les arbres meurent à peine, ils y mettent le temps.

 

Et la forêt s'essouffle, debout quand même.

Pendant ce temps les hommes peinent, et haïssent. Leur obstination vaine est celle des fous qui savent la mort et la refusent.

 

Alors, l'immortalité inutile éclate en scintillants ricanements.

 

Dérisoires nous, qui rions malgré ou sous la grêle, tremblotants de tout notre pâle statut de fourmi.

On boîte. Tous ces mondes sur nos épaules...

Exsangues, et pour cause. Sans substances, reflets de miroirs coupés des sources, on regarde sans y croire notre sang couler partout ailleurs.

 

Un jour, peut-être, un chant déchiré changera les choses.

 

Peut-être.

Les cailloux des rivages

Ceux des lointains ailleurs

Joëlle Pétillot #poésimages

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