Top articles
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Contre-azur
Illustration de Suzuki-Sho-Nen, Lune. Vivre est un appel, une convocation où l’entité répond : « absent ». Un fleuve paré d’arbres qui le cachent, une dérive de résonance , le chant de l’eau noyé dans la musique des branches. Les oiseaux posent, en rajoutent,...
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Mots de chien
Survivre de boue n’est pas le fait de tous. Il y a à prendre, et beaucoup, dans l’encre et les paroles, l’obstination à soigner la béquille orgueil pour ne pas claudiquer. Panser, boucher, replâtrer, recoudre, les jours où la ballerine en soi danse trop...
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Traquer l'aurore
Dans les nuits près de toi je veux traquer l'aurore Nous deux les yeux ouverts au nord de son plain-chant Le sommeil est trop loin pour écraser le corps Les ruisseaux sont la plaie le gouffre et l’océan Je te retrouverai où que soit ton empreinte Je ne...
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Sans boussole
Quelqu’un fait de constance et de respiration a passé dont les veines coulent comme des fleuves. Lui survit un battement d’étoiles ou peut-être rien. Possession, lente et malade signature. Rester, juste rester au milieu de soi le plus nu possible. Le...
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Les cieux à mer
Répondre au Bout de la Dune. Il attend.
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Toujours là-bas
Le sel m’a prise piqué la peau les lèvres serré la langue il mord dans la note des mâts qui balancent. Alors la vase ventouse sur la plante des pieds fait de chaque pas, chaque mèche qui danse chaque main râpée quelque chose aux senteurs d’algues tiède...
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Bonnes feuilles
Élever la main pour que l'univers se taise. Soudain, le plus rien des mots accoisés. Juste leurs courbes sur du blanc, la valse d'encre sur un livre. Quelque part, des voix. Sur l'écran, des voix. En soi, des voix. Couper le choeur sifflant de ces ombres...
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Chien de nuit
Un jour la bouche rendit un bruit de caillou. Les larmes avaient fui ailleurs, plus assez de force pour monter aux yeux. La main posée sur la poitrine ne recevait que du vide, rien ne battait. Sauf ces craquelures, les cendres mêlées à la terre, du sang...
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Créons, crayons...
Je m’endors lorsque toi tu veilles Drôle d’amour si loin venu Qui fait de toi mon inconnue Familier sourire d’écran Viens t’en mon rêve, mon abeille Si loin et de mon sang pourtant Pour jouer à cloche-merveille Avec le vent Comment le dire dans ta langue...
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Les corbeaux
L’azur caisse de résonnance pare au rebond des noirs oiseaux. La chanson rauque grignote la colline coupe le silence de soie en déchirures sonores. Un crépuscule horticole plante les étoiles pâles sans alignement l'aléatoire sourit de ces semis rebelles...
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Fais passer
- Je suis là ! - J'envoie - Fais passer ! - Je commence par... - L'enfance, les douleurs, les souvenirs qui blessent... - A l'eau ! - Non, je pars avec. Si je les laisse ici, je ne serai plus moi. - Les cicatrices aussi ? - Oui. - Je suis là. Envoie !...
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Le silex des jours, Philippe Colmant
Lorsqu’il nous est donné de lire de la poésie, qui s’invite ? Thématiquement s’entend. En vrac : le temps, la mer, la mort, les arbres, le ciel, les oiseaux. Sans oublier la pierre, les chemins creux, les morts, les vivants, le passé, l’enfance, l’humanité,...
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L'oiseleuse
La lune blanche parle à la nuit une nuit belle comme le jour l’oiseleur a mis l’ange en cage alourdi d’inutile envol Le porteur d’ailes mâche et remâche la valeur déceptive d'une langue pétrifiée. En bas la pluie vernit les toits avec une douceur d’avril....
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Dresseur de gouffres
A Rudy. Voilà un petit collage pour illustrer notre devise, tu sais : "nous deux contre le monde entier". J'avais écrit cela dans le premier écrit que tu as inspiré, cet "enfant-lumière" qui a eu plusieurs vie, ce qui pour moi est une grande fierté. Rudy,...
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Rire soldat
Haut, plus haut cacher sa faim d’orgueil s'élever comme une montgolfière avec ce qu’il faut d'indifférence féconde pour abriter ses voracités retomber vivante en plein vol et tabasser tout ce qui empêche. L'azur de joie, la récompense l'eau du chagrin...
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Rage-chienne
L’orage habite la maison remplit les pièces de sa voix de pluie vague ma colère ce chant haché migraineux courbant les arbres dans leur soumission c’est sa beauté de plomb que j’aime cette nuit du jour les éclairs, c’est moi la foudre c’est moi le cri...
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La sirène enrhumée
Dessin : Françoise PAGNON Au plus profond du plus profond des océans, très loin sous la mer, vivait une adorable petite sirène, blonde. Elle habitait avec ses sœurs dans un palais d’écume, et soignait avec amour son jardin de coquillages où nageaient...
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Lutine moi à l'...en vers
Dédié à un Chôme, et aux mânes deToulet. - Ne sois pas timoré - Je fais ce que je peux - Je me suis délacée - C’est que je crains de ne… - Je te veux audacieux - Ce n’est pas ma nature - Inventif et classieux - Tétanisé, c’est sûr - Je veux que tu m’embrasses...
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Dégage
Il m'a dit : "barre-toi". J'ai tracé, obéissante, avec un fin pinceau de soie, une ligne diagonale à l'encre de chine, depuis la racine des cheveux jusqu'au dessus du pied. Ainsi rayée des choses, j'ai marché. Plus personne ne me voyait, même pas moi....
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Au moins essayer
Tes mots dans mes paroles ton bleu dans mon azur tes lignes dans ma main ton air dans mes poumons ton rêve dans ma nuit ton sommeil sur ma veille tes pas dans mes chaussures tes pleurs sous mes paupières tes ongles que je ronge ta peau qui me démange...
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Mauvaise herbe
Les chemins s’embroussaillent il faut faire le poing pour avancer le garder haut pour déchirer l’azur la nuit aussi la nuit surtout ne rien savoir du « là devant » il doit rester mer il doit rester champ il doit rester ballet d’étoiles dont il importe...
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Voix des rivières
Un bruit de page tournée coupe le silence en deux le vent plie le jardin sur quel fil le poser après ? Ici règne un calme zébré de moteurs. Dans mes oreilles survivent la voix des rivières les hivers feutrés de neige au-delà des vitres flammes aux bruit...
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Je perds tout
Je perds tout en ce moment. L’inachèvement bonde de l’intérieur là dans ma main Oh la rongeante aridité la vie cascade à partir des paumes trouées stigmates d’où coulent les pierres unes à unes, qui ne serviront jamais. l’envol douloureux de corbeaux,...
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Fleuve ambigu compteur de pierres
Mémoire fleuve ambigu compteur de pierres arbre dont chaque fruit est un deuil compagne du surplus de nuit Mais aussi lien parure parjure. « je t’oublierai un jour » cent ans plus tard ton nom est là impossible à désinscrire ineffaçable dans le sable...
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Carambole ♪♫♪♫
Parais, que je te carambole Que je te titille et te morde Que je te parle en paraboles Viens un peu là que l’on s’accorde Ton mi et mon ré accolés L’accord parfait en lit majeur La demi-pause supposée Sera décomptée au vainqueur Viens là que je te chromatise...