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Le propre des distraits est l'extensibilité problématique du rapport à la réalité. En clair, -je l'ai écrit ailleurs, mais persiste et signe-le distrait n'est pas là. Enfin pas toujours. Les actes les plus banals sont souvent accomplis à une distance...
Ce n'est pas moi, c'est la bête en moi qui pleure. Celle que je n'aime pas, cette inconnue qui fait tout à l'envers, farouche petite ennemie qui ricane dans un miroir perpétuel. Poubelle de l'âme, vide-poches de l'âme, rempli de pensées noircies comme...
Désorientable À merci La ligne de suite est sans fin Elle trace Quelle émergence au coeur de nuit, quelle fraction, je ne sais pas. J'en compte un si grand nombre Alors que je n'ai pas encore vieilli. La route me dévore, elle ne m'attend plus. Le temps...
C'est l'homme aux mille tours, Muse, qu'il faut me dire, Celui qui tant erra quand, de Troade, il eut pillé la ville sainte, Celui qui visita les cités de tant d'hommes et connut leur esprit, Celui qui sur les mers, passa par tant d'angoisses, en luttant...
Lou la Louve a quelques amants Elle les aime, elle leur ment L'Un avait le regard limpide et un sourire-oiseau, un sourire à faire pousser des ailes à celui qui le reçoit. Elle l'avait eu à force de le vouloir. Toutes les filles le voulaient. Il avait...
Cette grande honte sera perçue de façon plus aiguë par les cinéphiles en général, et ceux qui ont vu "M.A.S.H." de Robert Altman en particulier. Mais que les non-initiés se rassurent : elle peut se comprendre sans. Hélas. Je ne reviendrai pas sur mon...
En dépit de perspectives dénuées du moindre intérêt, je partis ce matin-là d’excellente humeur au travail. Il importe ici, comme souvent dans les hontes Ivriennes, de rappeler certaines configurations de lieux : j’occupais à l’hôpital un appartement sis...
C’était un jour de forêt calme Juste le vent tiède ; vous deux Petite et grande côte à côte Et voilà qu’un lien émeraude Est venu comme la vie même Offrir sa sourde vie de bête Juste trois secondes, en bouquet L’enfant riait : La grande racontait des...
Je suis énorme de tout ce qui me manque dans cette vie d’où seules les routes ne sont pas absentes. Chaque seconde me dépouille de ce qui reste Le peu qui reste Le rien qui reste Je suis un presqu’humain qui avance nu, plus que mon sang et mes tripes...
L’heure incertaine ou l’obscur joue à perdre contre l’aube. Il faut dire pour coiffer un silence au poteau. Même ainsi je ne suis pas sûre qu’il meure. Dire la nuit des choses comme une mort dont on s’éveille, le têtu à vivre, les silences glissés dans...
« Inanimés », qu’ils disaient. « Avez-vous donc une âme », qu’ils demandaient. Toute vie n’est qu’une quête de sens. J’aurai passé une partie non négligeable de la mienne à tenter de comprendre la sourde mais tangible hostilité des objets. Mystère insondable....
Je ne connais pas les ténèbres. Le noir tient dans ses profondeurs des fourmis d’étoiles et la lune aux mille visages, hantée d’une lumière qui n’est pas la sienne. Je ne connais pas le silence. Trop de chagrins et de joies humaines fauteuses de trop...
J’aimais Courbet, sans être extasiée devant toute ses toiles. « L’enterrement à Ornans », par exemple, me semblait glaçant : trop grande technique, personnages figés, étrangeté du chien... Pourtant, ses autoportraits, certains paysages, les abîmes de...
Couvercle-ciel Sous les flaques Gravée aux semelles L’attente Fait parler tout le corps À l’envers. Le chant des toits traversés de murmures Ta main sûre Paume refuge L’eau de ton regard-source Tu me faisais Douceur d’attache Une cour intérieure Chaque...
Les mots de verre font des brisures Leur transparence donne à comprendre Ne rend pas laide ta maison Parfois ils tremblent dans ta bouche Mais sans la remplir de boue Jamais. « Je souffre encore » dit le jeune homme aux mots de verre. Mais quelque chose...
Ses bras contiennent l’espace et ses possibles. La danse est un envol, et porte valeur d’oubli. Je me souviens de l’odeur de bois du parquet tremblant comme une eau, assourdi de coups lorsqu’après le travail nos pieds chaussaient les pointes et souriaient...
Regardez la ville : il y a foule, et personne. Les marcheurs cadencent leur présence lacunaire, il semble que le trottoir roule sous leurs pieds. La houle de chaussures avance, vers quelle dévoration ? Le ciel témoin saisit l’errance ; il relève du couvercle...
Il y aurait un lac délivré des cris les chants ne l’atteignent jamais dont la profondeur est vertige un lac froid sous la peau des hommes une tourbe où les pas s’impriment un lac dont la surface attire les reflets l’oiseau traqué la feuille endormie d’automne...
Les vagues s’accumulent, se pressent comme une foule, se piétinent, s’assomment, et viennent mourir en fruits éclatés sur un bord dont le sable gronde. La mer pressée de couleurs inconnues combat et hurle un chant déchiré de sanglots qui dévastent l’écume...
On peut rater bien des choses dans cette vie: un examen, un rendez-vous, un bus, une sortie d’autoroute, un rôti, un poème. Pas grave. Mais il en est une qui ne se peut louper, en aucune façon, jamais : j’ai nommé le baiser en général, et surtout, LE...
C’est une promenade où tous les temps s’amusent.Celui qui passe, celui qu’il fait. Soudain, la perfection du moment est telle qu’on ne vieillit plus. Les voix tirent des bords près de l’eau, deux rives coupantes au soleil diagonal ralliant le lac battu...
Marcher dans cette obscurité revient à se mettre en danger, entendre les nocturnes pousser leur longue note acérée ou funèbre ; ce cri lourd de tant de douleur que la peur d’eux les a vus, en une époque supposée plus barbare que la nôtre, crucifiés aux...
« Va pour Méru », écris-tu dans l’épisode précédent… Ton irritation grandit dans ta recherche éperdue d’une compagnie introuvable, et le foutoir ambiant. Où l’on sent dans ces moments difficiles, pétard environnant et angoisses diverses, ta reconnaissance...