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Le chant des multitudes

Le chant des multitudes

Le chant des multitudes

l’autre rive, brume

un jour terrible on crèvera le brouillard

tout peut attendre

le pire de l’obscur

la clarté folle

le doux ronron

petit chaos sur du vivant

depuis la face cachée

du vent

 

 

le vaste rot des profondeurs

tout remonte

ce qu’on a jeté dans le puits

les clés du monde

les failles de roches inconnues

l’ennui des premiers jours

l’aube froissée tuée de sommeil

la peau

les jambes entremêlées

 

faut-il rêver en exorcisme

ou tendre vers

il y a comme un faire semblant

qui rend l’âme coupante

et la cisèle

 

 

le soi-même, pâle statue

la beauté des scories

petites chutes fondatrices

où allez-vous après le saut ?

 

S’il faut rêver, rêvons.

 

Je me souviens d’un corps, d’une voix

quand tout le reste a passé

il faisait beau

sur nos baisers

 

un pont, un fleuve

jamais les deux ensemble

le regard ne porte pas assez loin

 

porte cochère,  pluie

regard jeté sur un jardin clos en plein paris

Alors fleurit le brin de cour

 

tags, visages empierrés

ombres décalées

madones de trottoir

ponctuation des rues

clouées sur les portails

 

il y a une étrangeté dans le bruit d’un percolateur

on l’entend dans le mot même

percuté calculateur

dont le café brûle un peu

vivre c’est voir ça aussi

 

respirer la ville

la baiser sur les lèvres

en attendant un bus

l’amour viendra après, plus tard, toujours

 

c’est la nuit qu’on l’entend le plus

le chant pluriel

polyphonie bavarde

silences d’antiphonaires

veillent les chats et les lumières

plantés au milieu du sommeil

on joue au mort

les étoiles et nous tous pareils

 

le soleil dort.

 

 

 

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A
"Il y a comme un faire semblant qui rend l'âme coupante". C'est peut-être ce dont meurt notre monde. Alors, pourvu que ton "chant des multitudes se fasse entendre ! :-) Merci pour la beauté des images à travers tes mots en dentelle, Joëlle :-)
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