Il y aurait un lac délivré des cris
les chants ne l’atteignent jamais
dont la profondeur est vertige
un lac froid sous la peau des hommes
une tourbe où les pas s’impriment
un lac dont la surface attire les reflets
l’oiseau traqué
la feuille endormie d’automne inscrivant sur les rives
l’incendie de sa mort
voilà que s’étend ce qui nous tombe des mains
tache sombre au plein front de l’ange
alors seulement
on peut tenir l’enfer pour inconnu
et prononcer ce nom
cousu sur nos lèvres
ce Nom
qui toujours se tait.