Dans les wagons serrés
on dit aussi « la rame »
peut-être parce que c’est marin
la rame remonte l’océan des distances
aux coquillages étranges
d’où nul n’entend jamais la mer
sur la barre métallique
s’enroulent les douleurs
la buée des doigts
les rêves en solde
puis c’est la remontée
les hautes marches
le cri dense de la rue
étouffe tous les autres
la ville, héllébore noire
porte les rêves de caniveaux
et l’ambre-joie
comme un bijou secret volant sur les toitures
pour nous
êtres de boue et d’azur
Voici l’arène du monde
dont nous sommes en même temps
les spectateurs
et les fauves