Elles traversent le jardin d'un vol sautillant et pressé, branche bien horizontale en bec, solidement tenue. On s'affaire, et ce n'en n'est pas une mince que de se construire le studio qui va bien, confort maxi et remplissage à l'avenant, pour la petite...
Lou la Louve a quelques amants Elle les aime, elle leur ment L'Un avait le regard limpide et un sourire-oiseau, un sourire à faire pousser des ailes à celui qui le reçoit. Elle l'avait eu à force de le vouloir. Toutes les filles le voulaient. Il avait...
Désorientable À merci La ligne de suite est sans fin Elle trace Quelle émergence au coeur de nuit, quelle fraction, je ne sais pas. J'en compte un si grand nombre Alors que je n'ai pas encore vieilli. La route me dévore, elle ne m'attend plus. Le temps...
Je suis énorme de tout ce qui me manque dans cette vie d’où seules les routes ne sont pas absentes. Chaque seconde me dépouille de ce qui reste Le peu qui reste Le rien qui reste Je suis un presqu’humain qui avance nu, plus que mon sang et mes tripes...
On peut rater bien des choses dans cette vie: un examen, un rendez-vous, un bus, une sortie d’autoroute, un rôti, un poème. Pas grave. Mais il en est une qui ne se peut louper, en aucune façon, jamais : j’ai nommé le baiser en général, et surtout, LE...
J’aimais Courbet, sans être extasiée devant toute ses toiles. « L’enterrement à Ornans », par exemple, me semblait glaçant : trop grande technique, personnages figés, étrangeté du chien... Pourtant, ses autoportraits, certains paysages, les abîmes de...
Je ne connais pas les ténèbres. Le noir tient dans ses profondeurs des fourmis d’étoiles et la lune aux mille visages, hantée d’une lumière qui n’est pas la sienne. Je ne connais pas le silence. Trop de chagrins et de joies humaines fauteuses de trop...
« Inanimés », qu’ils disaient. « Avez-vous donc une âme », qu’ils demandaient. Toute vie n’est qu’une quête de sens. J’aurai passé une partie non négligeable de la mienne à tenter de comprendre la sourde mais tangible hostilité des objets. Mystère insondable....
En dépit de perspectives dénuées du moindre intérêt, je partis ce matin-là d’excellente humeur au travail. Il importe ici, comme souvent dans les hontes Ivriennes, de rappeler certaines configurations de lieux : j’occupais à l’hôpital un appartement sis...
C’était un jour de forêt calme Juste le vent tiède ; vous deux Petite et grande côte à côte Et voilà qu’un lien émeraude Est venu comme la vie même Offrir sa sourde vie de bête Juste trois secondes, en bouquet L’enfant riait : La grande racontait des...
C’est une promenade où tous les temps s’amusent.Celui qui passe, celui qu’il fait. Soudain, la perfection du moment est telle qu’on ne vieillit plus. Les voix tirent des bords près de l’eau, deux rives coupantes au soleil diagonal ralliant le lac battu...
Une ombre peintre branche sur le blanc l'âme d'une seconde vivant brouillon tatoue l'immaculé qui bouge mais tout disparaît vite la lumière écrit sur une sculpture de vent et ils n'achèvent jamais rien.
Tendre vers tant de légèreté Qu'on pourrait provoquer D'un battement de cils Sa propre assomption. Soulève de tes épaules le plomb du monde Démets-toi du poids de la terre Vole, petit Atlas.
Pour la voix...
Si tu pouvais ne plus battre sur la vie douce chercher ailleurs Si sonne comme une presque fin de la gamme de la douleur Éparpille vite fais de moi un lambeau lapide je suis prête à te donner la pierre mais je sais ce ne serait plus drôle je sais Tu vas...
Sinueux le cri lent bégaye Sa part d’amour inachevé Au soleil bas les mots s’empourprent La mer, le fleuve-temps, La voix de toutes les rivières Le décalque de nos vies brèves Rien ne se tait Jamais vraiment Car il n’est de vrai silence Que dans l’as...
La fenêtre est tendue d'un fin rideau de pluie. La voix laboure un champs de bruine Tandis que sur mes lèvres En brise-bise S'impriment les dentelles de l'eau.
parfois ma main écoute je pose mes mains où rien ne bat que des fissures ma voix de papier a fait des cendres de nous et pourtant juste là sans chaussures pieds aussi nus que moi je sais voler.
La porte qu’on n’ouvre pas la porte veille tout verrou dehors et rien ne surgira de ces fantômes sans cris ni des gouffres où ils vivent.
Avis de naissance. Nouvelles, récits. Le 15 juin. La mère et l'enfant se porteront à merveille, je présume. Bien à vous tous.
Toi , rouge fait de mille rouges j’ai mille vies à ne pas finir mille routes à tisser mille frissons à gémir avant de dévorer l’aube à l’heure des possibles Illustration : peinture de Pierrette Jacqueson
Le papillon coud le jardin poétique du fragment la feuille la fleur chaque île où il se pose ne plie pas ou à peine infime foudroiement brise ou brisure que dit la lumière à ce livre sans milieu ouvert fermé vivant que mes pieds sont de glaise je n’ai...
La blancheur du bateau dessine le lac trace en creux vivant son avidité de souillure. L’eau ou l’écume recoud il n’y a pas de cicatrice.
À la croisée des hanches, des mains posées comme des barques. Un temps d’épaule où s’imprime le sommeil Un regard bleu-gris et ce qu’il reçoit d’azur L’été de ton œil parle Mon corps écoute