Illustration de Suzuki-Sho-Nen, Lune. Vivre est un appel, une convocation où l’entité répond : « absent ». Un fleuve paré d’arbres qui le cachent, une dérive de résonance , le chant de l’eau noyé dans la musique des branches. Les oiseaux posent, en rajoutent,...
Dessin : Françoise PAGNON Au plus profond du plus profond des océans, très loin sous la mer, vivait une adorable petite sirène, blonde. Elle habitait avec ses sœurs dans un palais d’écume, et soignait avec amour son jardin de coquillages où nageaient...
Dédié à un Chôme, et aux mânes deToulet. - Ne sois pas timoré - Je fais ce que je peux - Je me suis délacée - C’est que je crains de ne… - Je te veux audacieux - Ce n’est pas ma nature - Inventif et classieux - Tétanisé, c’est sûr - Je veux que tu m’embrasses...
Répondre au Bout de la Dune. Il attend.
Il m'a dit : "barre-toi". J'ai tracé, obéissante, avec un fin pinceau de soie, une ligne diagonale à l'encre de chine, depuis la racine des cheveux jusqu'au dessus du pied. Ainsi rayée des choses, j'ai marché. Plus personne ne me voyait, même pas moi....
Je perds tout en ce moment. L’inachèvement bonde de l’intérieur là dans ma main Oh la rongeante aridité la vie cascade à partir des paumes trouées stigmates d’où coulent les pierres unes à unes, qui ne serviront jamais. l’envol douloureux de corbeaux,...
Tes mots dans mes paroles ton bleu dans mon azur tes lignes dans ma main ton air dans mes poumons ton rêve dans ma nuit ton sommeil sur ma veille tes pas dans mes chaussures tes pleurs sous mes paupières tes ongles que je ronge ta peau qui me démange...
Aimer le monde au bouclé du bruit des fontaines, lever des cercles d'or qui dévorent l'espace jusqu'au bord. Tu le fais avec la lumière qui géométrise ta paume ; cette main de délicatesse où les tirets s'impriment, intrigants dans leur fixité. Le silence...
A Rudy. Voilà un petit collage pour illustrer notre devise, tu sais : "nous deux contre le monde entier". J'avais écrit cela dans le premier écrit que tu as inspiré, cet "enfant-lumière" qui a eu plusieurs vie, ce qui pour moi est une grande fierté. Rudy,...
La lune blanche parle à la nuit une nuit belle comme le jour l’oiseleur a mis l’ange en cage alourdi d’inutile envol Le porteur d’ailes mâche et remâche la valeur déceptive d'une langue pétrifiée. En bas la pluie vernit les toits avec une douceur d’avril....
L’azur caisse de résonnance pare au rebond des noirs oiseaux. La chanson rauque grignote la colline coupe le silence de soie en déchirures sonores. Un crépuscule horticole plante les étoiles pâles sans alignement l'aléatoire sourit de ces semis rebelles...
Matins-grains aux ombres filantes mille saisons, mille chemins ce futur lourd qui m’enracine trop de possibles et je choisis l’immobilité le rêve ne console pas d‘une vie embryonnaire et provoque des regrets d’esquisse devant un tableau *** Sur ces routes...
Haut, plus haut cacher sa faim d’orgueil s'élever comme une montgolfière avec ce qu’il faut d'indifférence féconde pour abriter ses voracités retomber vivante en plein vol et tabasser tout ce qui empêche. L'azur de joie, la récompense l'eau du chagrin...
Avancer dans les cils rebelles des dunes au centre, une lumière brisée d'ailes le monde se regarde comme à travers une vitre mouillée les noms ricochent en faisceau Tombe alors le surnuméraire sous l'ourlet de la nuit grignoté d'aurore à coup de becs...
Dessin de Ryko Marty. A vec quelle aiguille écrit-on un livre d'heures ? La petite ou la grande ? Prendre le temps de bien y réfléchir. Faire le tri dans mes contacts, mais ne pas rayer le baiser : celui là, je l'aime vraiment. Pour cela, appuyer sur...
Qu’elle était belle, dressée au milieu du pré d’or droite et sombre ses pétales intrigants bleus de rayons l’oblique du soleil faisait d’elle un vase couleur du passage cri noir dans le silence brodé de vent. Les rires abolis de mes compagnes ont reculé,...
Publié par les Éditions Alcyone dans sa collection Surya, "Le bal des choses immobiles" (beau titre) est le premier recueil de poèmes édité de Joëlle Pétillot, après plusieurs romans parus par ailleurs. Il s'agit d'un assez court recueil de poèmes en...
C’est une histoire de capucins. Pas les lièvres : les moines. Introduction allitérative s’il en fut : ceci se passait en Sicile. Trois acolytes : mon blanc chevalier, notre meilleur ami et votre servante. D’Agrigente à Sélinonte, éblouissement. Mer bleu...
Dessin de Fred G. Fred G Je suis un amalgame d’où gicle la terreur, un monstre nu. Les cris de tous les morts par ma dévoration hantent les parois au noir du labyrinthe broyé de sang et d’os. Longtemps, les gardiens m’abreuvent et me nourrissent dans...
À chaque cil des archipels la soie de la déroute le satin des défaites une ombre diagonale l’île d’enfance revenue de près terre de longue mémoire posée à l’angle de l’espoir. *** toute une vie et au-delà dictée enroulée d’empreintes de pas *** Les oiseaux...
J’avance sans savoir, comme on vogue. Il bruine doux sur ma vacuité, et j’imagine qu’il pourrait suffire d’élever une main pour que le monde fasse silence, sans même un murmure de rivière, une brise feuillue, un pépiement. Mais il resterait les vivants,...
Alain HOAREAU Le jour opéra Poème en cinq actes Éditions L’Harmattan Ce matin, j’ai relu. J’aime à lire de la poésie le matin : il est vrai que ces lectures matutinales sont bien souvent des relectures, voire des lectures constantes : certaines ne quittent...
Rêve par rêve Se taise enfin la terre sous le pied nu La brûlure du regard blessé de rayons durs L'orage écartelé Quand on voudrait l'épure L'ange hurleur posé sur les seuils endormis Les serpents de la peur aux charges des fusils Se taisent enfin les...
L’orage habite la maison remplit les pièces de sa voix de pluie vague ma colère ce chant haché migraineux courbant les arbres dans leur soumission c’est sa beauté de plomb que j’aime cette nuit du jour les éclairs, c’est moi la foudre c’est moi le cri...
Les chemins s’embroussaillent il faut faire le poing pour avancer le garder haut pour déchirer l’azur la nuit aussi la nuit surtout ne rien savoir du « là devant » il doit rester mer il doit rester champ il doit rester ballet d’étoiles dont il importe...