Quand le passé fait sa tête de bois et reste là sans bouger timidité de la lumière elle entre à pas de louve franchit la douve des années les jours traînent marelle et ronde des pas sans résonnance mais présents mais là et bien là joli chant de poussière...
Dessine-moi la géométrie du bonheur rubyk's cube moi aux quatre vents le cinquième au milieu ainsi noyée de brises je ferai plus que respirer Tu m’as dessinée un jour depuis aucune gomme ne peut me vaincre insensible à l’effacement mais pas au rêve les...
Elle choisit un chemin brut, d’une belle matière : mi-poussière, mi-marbre. Il lui fallait le transporter ; elle s’y efforça. Cela lui prit du temps. Alourdie de ce poids sur ses bras, elle avança avec prudence, prenant garde à ne rien casser. Son atelier...
Les doigts gantés d’un brouillard blanc dansent dans la farine. L’odeur poivrée de la levure pique un peu au début. Palper, mêler, pétrir : nous voici démiurge. Quelque chose rebondit sur la paume des mains, un doux chaos se troue, remonte, se replie...
Dans les wagons serrés on dit aussi « la rame » peut-être parce que c’est marin la rame remonte l’océan des distances aux coquillages étranges d’où nul n’entend jamais la mer sur la barre métallique s’enroulent les douleurs la buée des doigts les rêves...
Parais, que je te carambole Que je te titille et te morde Que je te parle en paraboles Viens un peu là que l’on s’accorde Ton mi et mon ré accolés L’accord parfait en lit majeur La demi-pause supposée Sera décomptée au vainqueur Viens là que je te chromatise...
Catégorie : sinusoïdale Sous-catégorie : «Ça s’arrange pas ». Il n’aura échappé à personne de mon aimable lectorat que j’ai un nez. Lequel a toujours rempli à peu près son office puisque je respire. Et si je ronfle, cela tient, paraît-il, plus du ronron...
A l’orée de mes doigts sources mes mains creusées les cheveux au parfum d’étoiles le ventre au large comme une voile les pieds dans l’encre les hanches paille la bouche d’eau au loin l’azur le corps est un radeau mouvant qui danse vague bagarre et ploie...
Les choses dites au cœur de la pluie flottent sans retour, déciselées D’où vient alors cette poésie de fracture quand les fleurs se courbent comme des portefaix ? juste là sous les doigts la pulpe où le battement se cache malgré la profondeur des ombres...
Une attente s’étale en vastes pavanes dis moi où tu te caches vie de taupe et surtout, de qui. Il s’entend un air biscornu l’océan salive et crache sur la roche sombre qui s’en fout. L’espace entre là-bas et moi est bien trop grand il fait un temps sous...
Une voix entendue effaçant la distance Le bruit un peu marin des arbres sous le vent Les souvenirs heureux qui gagnent la bataille L’amitié dans le rubis dansant d’un verre Un livre aimé, un feu qui flambe son poème La guitare et la voix tant que je peux...
Tout péter la peinture du vieillir le bonjour au voisin le merci à la dame l’ordre des saisons le tablier gras du quotidien l’usure tout péter le bord des choses la peur du temps pulvériser au champ de mines le souvenir-rasoir la barbaque d’amertume tout...
Sur l’herbe inégale vague un secret de ruines toujours enceintes du passé d’où monte quelle que soit la lumière ou l’ardeur d’une saison la trace des langues perdues celle des promesses oubliées dont parfois bien cachées la griffe entame le blanc des...
L’ombre ne garde pas la nuit Elle rend léger le poids des fièvres comme l’ourlet des cailloux elle est un nord qui tient du ciel envers boréal traversée du vent à travers les os pays dont je suis le centre. Pourtant je n’irai jamais. Suis-je d’ici, dans...
Une des variantes du mythe d'Ulysse ; Circé lui donne un fils, qui plus tard, en abordant à Ithaque, alors qu'il pille l'île, tuera son père venu défendre le rivage. Il ne l'a, et pour cause, pas identifié. Les enfants sont ingrats. Circé je porte ton...
Comment compter ses respirations ? Elles relèvent de l’irréfléchi. Nul n’apprend à remplir d’air ses poumons. Hormis les asthmatiques ou quelques acharnés du yoga, qui prête l’oreille à son souffle? Nous sommes vivants ; cette tranquille assertion ne...
Voilà longtemps que je n'avais pas fait un tour du côté du XI B. J'ai déjà tant écrit sur ce lieu où l'enfance de tes deux ainés te fut volée. Tant écrit, mais pas aussi bien que tu l'as fait. Là-bas, tu dessinais, parce que c'était ta vie envers et contre...
Ce qui naît de la blancheur du monde un silence reconnaissable un souffle qui franchit les lèvres rend la respiration visible comme si on se mâchait l'âme pour la recracher en envol cotonneux pourtant si loin la mort malgré ce voyage minuscule si courte...
Bayeux, il y a une légère décennie. Je suis en week-end avec mon jardinologue, par un froid de gueux malgré un beau soleil. Nous marchons au cœur de la ville, de vieilles pierres en ruelles charmantes, non on n’a pas vu la tapisserie, c’est ballot, voilà....
Mes premiers gestes avec toi attendaient ce passage de la maîtresse qui remplissait l’encrier depuis un contenant à la brillance grisée, muni d’un petit bec d’où s’écoulait la source violette qui donnerait ces courbe -rivières, bien posées ou le mieux...
Il y a peu, j’ai eu un souci de télécommande. Ma pudeur est grande, aussi ai-je attendu pour en parler que le temps lave un peu ma blessure. Ce jour là, j’étais face à l’écran, appuyant sur un numéro de chaîne pour connaître l’état du monde, habituée...
L’automne avance à pas de géant, rouille les contours, le soleil pointe après une longue période de gadouille ; dans mon jardin, un trille ou deux fait ressembler Octobre à Mai, au moins à l’oreille. Gazouillis, mousse, volute, sonate, colchiques. Pourquoi...
J’étais dans la trentecinquaine, soit il y a vingt-cinq minutes. J’avais une fille, que j’ai toujours, ce dont je me félicite chaque matin. Troisième d’une fratrie composée de deux frères ainés. Ce qui l’a rendue résistante, guerrière, batailleuse, obstinée,...
Que dis-tu, joailler ? Je dis les diamants d'étoiles les perles dressées des vagues l'algue bague la ronce broche je dis les méandres des rivières collés aux longs cous des cygnes je dis la pie maître d'hôtel la boucle d'oreille cerise l'anneau de jade...
Honte ancienne, et surtout, drôlatique. Comme elles ne le sont pas toutes… Je travaillais alors dans un établissement hospitalier aussi impressionnant que vénérable dans son jus architectural en partie XIXème, vitrine gérontologique pour l’Europe entière,...