Top articles
-
Le jour opéra, Alain HOAREAU
Alain HOAREAU Le jour opéra Poème en cinq actes Éditions L’Harmattan Ce matin, j’ai relu. J’aime à lire de la poésie le matin : il est vrai que ces lectures matutinales sont bien souvent des relectures, voire des lectures constantes : certaines ne quittent...
-
Vogue vague
J’avance sans savoir, comme on vogue. Il bruine doux sur ma vacuité, et j’imagine qu’il pourrait suffire d’élever une main pour que le monde fasse silence, sans même un murmure de rivière, une brise feuillue, un pépiement. Mais il resterait les vivants,...
-
Peau d'archange
À chaque cil des archipels la soie de la déroute le satin des défaites une ombre diagonale l’île d’enfance revenue de près terre de longue mémoire posée à l’angle de l’espoir. *** toute une vie et au-delà dictée enroulée d’empreintes de pas *** Les oiseaux...
-
Rêve par rêve
Rêve par rêve Se taise enfin la terre sous le pied nu La brûlure du regard blessé de rayons durs L'orage écartelé Quand on voudrait l'épure L'ange hurleur posé sur les seuils endormis Les serpents de la peur aux charges des fusils Se taisent enfin les...
-
Écrits d'écrits
Aimer un livre et le faire savoir n’est pas chose aisée, quand on connaît l’auteur ; encore que ce terme de « connaître » s’avère inapproprié, une vie n’y suffit pas toujours. Mais voilà : dès que nous nous lûmes, nous nous plûmes, et ceci se conforta...
-
Bien sûr
Bien sûr, l’enfance, les en-allés. Bien sûr l’écho qui se décolore Bien sûr le galop des aiguilles à coudre la pendule pour un temps de ravaude, veillons les déchirures, ourlons-les proprement. Bien sûr la joie, l’enfant voulu, le ventre qui palpite,...
-
Tout péter
Tout péter la peinture du vieillir le bonjour au voisin le merci à la dame l’ordre des saisons le tablier gras du quotidien l’usure tout péter le bord des choses la peur du temps pulvériser au champ de mines le souvenir-rasoir la barbaque d’amertume tout...
-
Nom dit
Les choses dites au cœur de la pluie flottent sans retour, déciselées D’où vient alors cette poésie de fracture quand les fleurs se courbent comme des portefaix ? juste là sous les doigts la pulpe où le battement se cache malgré la profondeur des ombres...
-
Petite chronique des grandes hontes - 33- Bayeux belle
Bayeux, il y a une légère décennie. Je suis en week-end avec mon jardinologue, par un froid de gueux malgré un beau soleil. Nous marchons au cœur de la ville, de vieilles pierres en ruelles charmantes, non on n’a pas vu la tapisserie, c’est ballot, voilà....
-
La blancheur du monde
Ce qui naît de la blancheur du monde un silence reconnaissable un souffle qui franchit les lèvres rend la respiration visible comme si on se mâchait l'âme pour la recracher en envol cotonneux pourtant si loin la mort malgré ce voyage minuscule si courte...
-
L'ombre
L’ombre ne garde pas la nuit Elle rend léger le poids des fièvres comme l’ourlet des cailloux elle est un nord qui tient du ciel envers boréal traversée du vent à travers les os pays dont je suis le centre. Pourtant je n’irai jamais. Suis-je d’ici, dans...
-
Autobiographie du détail
Une voix entendue effaçant la distance Le bruit un peu marin des arbres sous le vent Les souvenirs heureux qui gagnent la bataille L’amitié dans le rubis dansant d’un verre Un livre aimé, un feu qui flambe son poème La guitare et la voix tant que je peux...
-
Larmes forêt.
Comment compter ses respirations ? Elles relèvent de l’irréfléchi. Nul n’apprend à remplir d’air ses poumons. Hormis les asthmatiques ou quelques acharnés du yoga, qui prête l’oreille à son souffle? Nous sommes vivants ; cette tranquille assertion ne...
-
Circé
Une des variantes du mythe d'Ulysse ; Circé lui donne un fils, qui plus tard, en abordant à Ithaque, alors qu'il pille l'île, tuera son père venu défendre le rivage. Il ne l'a, et pour cause, pas identifié. Les enfants sont ingrats. Circé je porte ton...
-
L'homme qui dessine
Voilà longtemps que je n'avais pas fait un tour du côté du XI B. J'ai déjà tant écrit sur ce lieu où l'enfance de tes deux ainés te fut volée. Tant écrit, mais pas aussi bien que tu l'as fait. Là-bas, tu dessinais, parce que c'était ta vie envers et contre...
-
Petites chroniques des grandes hontes - 34 - Ça s'arrange pas.
Catégorie : sinusoïdale Sous-catégorie : «Ça s’arrange pas ». Il n’aura échappé à personne de mon aimable lectorat que j’ai un nez. Lequel a toujours rempli à peu près son office puisque je respire. Et si je ronfle, cela tient, paraît-il, plus du ronron...
-
Vastes pavanes
Une attente s’étale en vastes pavanes dis moi où tu te caches vie de taupe et surtout, de qui. Il s’entend un air biscornu l’océan salive et crache sur la roche sombre qui s’en fout. L’espace entre là-bas et moi est bien trop grand il fait un temps sous...
-
Doigts-sources
A l’orée de mes doigts sources mes mains creusées les cheveux au parfum d’étoiles le ventre au large comme une voile les pieds dans l’encre les hanches paille la bouche d’eau au loin l’azur le corps est un radeau mouvant qui danse vague bagarre et ploie...
-
Oscille
Le pied se pose et vole ensemble osciller sonne comme un serpent sur la langueur dure de l’églantier ou le mimosa la fausse humilité des fleurs aux yeux baissés pétales offerts au vent d’abeilles pourtant le dehors des choses ne dit presque rien du temps...
-
Petit Oeuvre
Les doigts gantés d’un brouillard blanc dansent dans la farine. L’odeur poivrée de la levure pique un peu au début. Palper, mêler, pétrir : nous voici démiurge. Quelque chose rebondit sur la paume des mains, un doux chaos se troue, remonte, se replie...
-
Secret de ruines
Sur l’herbe inégale vague un secret de ruines toujours enceintes du passé d’où monte quelle que soit la lumière ou l’ardeur d’une saison la trace des langues perdues celle des promesses oubliées dont parfois bien cachées la griffe entame le blanc des...
-
Chemin brut
Elle choisit un chemin brut, d’une belle matière : mi-poussière, mi-marbre. Il lui fallait le transporter ; elle s’y efforça. Cela lui prit du temps. Alourdie de ce poids sur ses bras, elle avança avec prudence, prenant garde à ne rien casser. Son atelier...
-
Petite chronique des grandes hontes -11- La gymnastique holistique-
Honte ancienne, et surtout, drôlatique. Comme elles ne le sont pas toutes… Je travaillais alors dans un établissement hospitalier aussi impressionnant que vénérable dans son jus architectural en partie XIXème, vitrine gérontologique pour l’Europe entière,...
-
Rubyk's
Dessine-moi la géométrie du bonheur rubyk's cube moi aux quatre vents le cinquième au milieu ainsi noyée de brises je ferai plus que respirer Tu m’as dessinée un jour depuis aucune gomme ne peut me vaincre insensible à l’effacement mais pas au rêve les...
-
Joailler
Que dis-tu, joailler ? Je dis les diamants d'étoiles les perles dressées des vagues l'algue bague la ronce broche je dis les méandres des rivières collés aux longs cous des cygnes je dis la pie maître d'hôtel la boucle d'oreille cerise l'anneau de jade...